En 1986, la catastrophe de Schweizerhalle en Suisse a déversé une énorme quantité de produits polluants dans le Rhin, détruisant ainsi le fragile éco-système aquatique et celui présent sur les bords du fleuve. Un feu dans une usine de la ville de Bâle, en Suisse, a libéré des dizaines de tonnes de pesticides, herbicides et fongicides dans le Rhin. Lors de cette catastrophe, on pouvait voir dans les médias des photos et des vidéos montrant des tonnes de cadavres poissons, anguilles et autres animaux aquatiques rejetés sur les berges des 500 kilomètres du Rhin, depuis la Suisse jusqu’aux Pays-Bas.
À l’époque, la condamnation unanime que ce cataclysme toxique avait soulevé a permis une prise de mesures importantes et rapidement mises en œuvre. Au final, 60 milliards d’euros ont été débloqués afin de “nettoyer” le fleuve de son environnement devenu toxique. Vingt ans après le désastre écologique, le fleuve est redevenu propre à la consommation, même s’il subsiste encore des métaux lourd et une concentration importante de substances hormonales. De plus, de nouvelles mesures de sécurité ont été prises afin de réduire tout danger dans les usines pour que cela ne se reproduise jamais.
Ce qui fait du Gange un fleuve aussi incroyable, et qui peut rendre la comparaison avec le Rhin fallacieuse, ce sont ses origines et sa présence mystique. Un peu à la manière du fleuve Amazone, le Gange prend sa source de l’Himalaya, puis serpente sur 2.500 kilomètres avant d’atteindre l’Océan Indien. Et son bassins et ses affluents qui représentent un quart de la surface du pays. Contrairement à l’Amazon, la population vivant directement de son affluence est la plus grande au monde : 400 millions d’habitants.
Cette source de vie qui a pourtant été classée “héritage national” par le gouvernement indien, et qui possède maintenant sa propre autorité (la National Ganga River Basin Authority (NGRBA), a évolué en flot de matière fécale, de cadavres en décomposition, de produits industriels, etc. Au-delà des problèmes de santé que cette impureté engendre, la banque mondiale a déclaré que les maladies issues directement de la contamination du fleuve coûteraient 4 milliards de dollars par an.
En terme de prise de conscience, la plus grande différence entre ces deux “catastrophes” est le caractère sacré du Gange pour les indiens et qui, dans cette culture, est représenté par la déesse Ganga qui purifie toute chose, qu’elle soit animée ou non. Il convient donc de trouver un moyen pour contourner cette impasse religieuse, qui pousse ses fidèles à jeter toute chose qui sera, d’après eux, recyclée par le fleuve. Une des solutions proposée serait d’utiliser d’autres traditions religieuses, comme par exemple annoncer qu’une vache pourrait manger un sac plastique et mourir après que quelqu’un l’ait jeté dans le fleuve.
Crédit Photo :
Christian Brion
Sources :
Vingt ans après... le Rhin a repris vie
Dépolluer le gange, le défi titanesque de l'inde
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